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Méditation et neuroscience

Les travaux de neuroscientifiques comme Antonio R. Damasio ou de Richard Davidson ont mis en évidence les bienfaits de la méditation et les liens avec la neuroplasticité du cerveau.

 

Comment fonctionne le cerveau:

On distingue le cerveau limbique ou émotionnel et le cortex composé de 2 hémisphères et d’environ 30 milliards de neurones. Chaque lobe est dominé par un neurotransmetteur et associé à des ondes : alpha, beta, gamma, delta, theta. Les lobes frontaux façonnent les circuits neuronaux en fonction des expériences et des enseignements. Et ils continuent de se développer jusqu’à l’âge de 18 ou 25 ans en particulier sur les aspects d’adaptation et d’anticipation :

  • Le lobe frontal gauche est associé aux émotions positives comme l’enthousiasme, dynamisme, persévérance, insouciance. La méditation active le lobe frontal gauche
  • Le lobe frontal droit est activé par des émotions négatives, lié à la dépression

 

L’amygdale qui fait partie du cerveau limbique, focalise l’attention sur les réactions émotionnelles intenses comme en cas de stress. Il existe 2 passages parallèles pour l’information envoyée au cerveau : un passage par l’hypothalamus et le cortex préfrontal qui juge l’information ou directement vers l’amygdale qui colore les émotions. Si l’émotion reçue est trop intense, le cerveau limbique prend le dessus et le mental peut se verrouiller en ressassant jusqu’à produire un point de fixation.

Notre expérience repose principalement sur des constructions mentales (projection, attentes…) basées sur des pensées habituelles et des réactions à ce que nous avons appris. Des comportements répétitifs ou schémas s’impriment dans les circuits neuronaux en privilégiant plus un côté du cerveau que l’autre. Nous avons 60 000 pensées par jour et 98% sont celles que nous avons eues hier. Les processus mentaux sont en large partie inconscient.

 

Les états du cerveau:

Le cerveau est aussi actif dans un effort mental qu’au repos. Quand nous sommes engagés dans une activité qui nécessite effort ou concentration, des zones du cerveau s‘activent selon la sollicitation. Dans les périodes de repos, le mode par défaut du cerveau s’active et les penses errent le plus souvent centrées sur soi.

Les états du cerveau se caractérisent par les ondes émises:

  • L’hyperexcitation : onde gamma de 30Hz à 60Hz associée à des états de concentration intense, de synchronicité neuronale ou de stress intense
  • Vigilance attentive : rythme beta de 14Hz à 25Hz, est le niveau de conscience extérieure qui réfléchit et apprend avec en général un hémisphère dominant
  • Vigilance détendue : rythme alpha de 7Hz à 12Hz est l’état transitoire entre l’éveil et le sommeil. L’attention est tournée vers l’intérieur, yeux fermés et permet la relaxation. Les 2 hémisphères tendent à se synchroniser. Le Yoga Nidra se place sur ce rythme
  • L’état subconscient : rythme theta de 4Hz à 7Hz, est celui de l’endormissement léger avec rêves et de la méditation profonde qui favorise la créativité et la réalisation de soi
  • L’état inconscient : rythme delta de sommeil profond sans rêve

 L’impact de la méditation:

Les études ont montré que chez les méditants :

  • la réaction de l’amygdale est réduite : on peut ainsi prendre du recul sur nos émotions ou pensées
  • l’attention est plus développée de par l’ancrage sur la respiration ou sur un mantra ou objet
  • la connexion neuronale qui tranquillise le mode par défaut du cerveau s’active. Une pratique avancée de la méditation abaisse l’activité du mode par défaut
  • chez les méditants de longue date, une émission intense de plusieurs zones du cerveau

 

Une pratique régulière de la méditation va ainsi améliorer l’attention et la réaction au stress en développant de nouvelles connexions neuronales et en inhibant d’autres responsables des schémas inscrits dans le cerveau. En particulier la méditation vient stimuler le côté gauche du cerveau agissant ainsi contre l’anxiété. La méditation sur la bienveillance et la compassion vient également stimuler la zone du cerveau associée à l’amour parent-enfant qui libère alors des hormones comme l’ocytocine et un sentiment d’amour inconditionnel.

Source : Richard Davidson, Antonio R. Damasio

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